Les macronutriments, étude des réponses métaboliques aux protéines.
Les macronutriments, étude des réponses métaboliques aux protéines.
Bonjour à tous, et bienvenue dans ce nouvel article consacré aux réponses métaboliques aux protéines.
Tout au long de cet article on va essayer de mieux comprendre comment cette classe d'aliment agit sur notre organisme au niveau métabolique , pourquoi ressentons-nous cet effet de satiété après avoir mangé cette entrecôte au barbecue annuel de Michel & Michelle et pourquoi il existe autant d'émulation autour des fameux régimes hyper-protéinés, avec pour objectif une perte de poids rapide, qui n'est en général pas très sain pour l'organisme sur le court-moyen et long terme (coucou l'effet yoyo !)
Disclaimer: je ne fais en aucun cas l'apologie des régimes hyper-protéinés ou autre et je n'engage personne à suivre ce mode d'alimentation restrictif et dangereux pour la santé, le mieux étant une alimentation variée et équilibrée.Si vous avez des questions concernant votre santé, votre médecin traitant sera LA PERSONNE en mesure de vous répondre de façon adéquate et personnalisée SANS VOUS METTRE EN DANGER.
Bonne lecture !
Au cours de ces dernières années, la communauté scientifique est tombée sur un consensus : la consommation de protéines et la satiété sont corrélées.(1)
En effet Mellinkoff a pu
mettre en évidence une relation inverse entre la concentration d’acides aminés
circulants dans le sang et la faim (2). Cependant en cas de jeûne, les
concentrations faibles en acides aminés circulants dans le sang ne permettaient
pas de prédire les sensations de faim. Il semblerait que durant une période de jeûne prolongé, les niveaux d'insuline étant bas , la ghréline , l'hormone qui va signaler la faim a tendance au fil des jours à diminuer. Cela expliquerai alors pourquoi au bout de 3 semaines de ramadan ton ventre arrête de se tordre de crampes et de gargouiller à midi moins une. L'organisme s'est adapté à la situation environnementale (pas de nourriture) en ajustant le contexte hormonal (faible insuline et faible ghréline).
CQFD !
Des expériences sur
rongeurs ont pu mettre en évidence que sous certaines conditions de stress
comme la gestation par exemple, les rongeurs choisiront des conditions d’alimentations riches en
protéines. Cet appétit spécifique pour les protéines n’existe ni pour les
glucides ni pour les lipides.(3)
Chez des personnes dont
le statut protéique est compromis (enfants et seniors) ces derniers préféreraient
la soupe contenant un hydrolysat de caséine comparé à une soupe normale et cela
malgré l’amertume prononcée. D’autres travaux chez l’homme en bonne santé ont mis en évidence qu’une prise importante
de protéine réduisait la sensation de faim et qu’a contrario lors de régimes
faibles en protéines cela promouvait l’envie de manger des aliments riches en
protéines.(4 et 5)
Une hypothèse a été
formulée, énonçant que si les besoins protéiques n’étaient pas atteints, la
consommation alimentaire augmentait jusqu’à ce que la bonne quantité de
protéine soit atteinte.(6)
Cela se voit sur des
expériences in vivo sur des souris nourries avec un régime faible en protéines
ou déséquilibré en certain acides aminés, l’apport énergétique des souris sera
plus élevé afin de répondre aux besoins protéiques des animaux(7). De plus, de
façon consistante avec la théorie de Mellinkoff, il a été montré que les
protéines à digestion rapide étaient associées avec une satiété plus importante
comparé à des sources lentement absorbées (whey comparé à la caséine). (8)
Suite à la prise d’une
dose de Whey, on retrouve un pic aiguë d’acides aminés dans le plasma, ce qui
implique la haute digestibilité de cette source protéique(9). Néanmoins, pour
d’autres sources alimentaires de protéines, comme le poisson par exemple, la
lente digestion et le délai du pic d’acides aminés dans le plasma ont été
proposés pour expliquer ces effets satietogènes(10). Le nombre de résultats
contradictoires laisseraient entendre que si on prend seule la digestibilité ou
la concentration d’acides aminés dans le plasma, cela ne peut pas complètement
expliquer l’effet de certaines sources protéiques sur l’appétit.
Il a été montré que selon
le mode de délivrance des protéines, l’effet satietogène pouvait être modifié. Lorsque
les protéines sont ingérées dans une boisson, la satiété est plus importante en
comparaison aux hydrates de carbones et lipides(11). Cependant, à cause de l’effet
satietogène des protéines, une étude a montré une diminution significative du
poids corporel dû à la diminution de l’apport énergétique et non pas dû à l’augmentation
de l’effet thermogénique des protéines (12).
Donc vous l'aurez compris , afin d'éviter les grignotages en tout genre , pensez à inclure des sources protéinés , assimilés correctement par l'organisme, de bonne qualité et surtout en quantités suffisantes pour fournir à votre organisme tous les acides aminés dont il a besoin pour assurer le fonctionnement optimal de votre corps.
Si l'article vous a plu , n'hésitez pas à me donner vos impressions et avis dans les commentaires et surtout à repartager sur vos réseaux !
A bientôt sur Question Nutrition
Mouna.
Références :
Article reposant sur les travaux de A. Carreiro et al.,2016
The macronutrients, appetite and energy intake, doi:10.1146/annurev-nutr-121415-112624.
1. Booth DA, Campbell AT, Chase A. Temporal
bounds of post-ingestive glucose induced satiety in man. Nature. 1970; 228:1104–5. [PubMed:
5483172]
2. Mellinkoff, Sm; Frankland, M.; Boyle, D.;
Greipel, M. Relationship between serum amino acid concentration and fluctuations in appetite.
J Appl Physiol. 1956; 8(5):535–38. [PubMed: 13295170]
3. Deutsch JA, Moore BO, Heinrichs SC.
Unlearned specific appetite for protein. Physiol Behav. 1989; 46(4):619–24. [PubMed: 2513590]
4. Vazquez M, Pearson PB, Beauchamp
GK. Flavor preferences in malnourished Mexican infants. Physiol Behav. 1982; 28:513–19. [PubMed:
6804997]
5. Murphy C, Withee J. Age and biochemical
status predict preference for casein hydrolysate. J Gerontol. 1987; 42:73–77. [PubMed: 3794201]
6. Simpson SJ, Raubenheimer D. Obesity: the
protein leverage hypothesis. Obes Rev. 2005; 6(2):133–42. [PubMed: 15836464]
7. Leung PMB, Rogers QR. Effect of amino acid
imbalance and deficiency on dietary choice patterns
of rats. Physiol & Behav. 1986; 37(5):747–58. doi: http://dx.doi.org/10.1016/0031-9384(86)90180-0. [PubMed: 3095866]
8. Hall W, Millward D, Long S, Morgan L.
Casein and whey exert different effects on plasma amino acid profiles, gastrointestinal hormone
secretion and appetite. Br J Nutr. 2003; 89:239–48. DOI: 10.1079/BJN2002760 [PubMed: 12575908]
9. Boirie Y, Dangin M, Gachon P, Vasson M,
Maubois J, Beaufrere B. Slow and fast dietary proteins differently modulate postprandial protein
accretion. Proc Natl Acad Sci USA. 1997; 94:14930–35. DOI: 10.1073/pnas.94.26.14930 [PubMed:
9405716]
10. Uhe AM, Collier GR, O’Dea K. A comparison
of the effects of beef, chicken and fish protein on satiety and amino acid profiles in lean
male subjects. J Nutr. 1992; 122(3):467–72. [PubMed: 1542005]
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12. Weigle DS, Breen PA, Matthys CC, Callahan
HS, Meeuws KE, et al. A high-protein diet induces sustained reductions in appetite, ad
libitum caloric intake, and body weight despite compensatory changes in diurnal plasma leptin and
ghrelin concentrations. Am J Clin Nutr. 2005; 82(1):41–48. [PubMed: 16002798
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