Les macronutriments, étude des réponses métaboliques aux glucides.


Bonjour à tous,tout au long de cette série sur les macronutriments nous allons nous intéresser aux réponses métaboliques/endocrines/nerveuses de notre organisme face à l'ingestion de ces différentes classes de nutriments.





Pour commencer, une définition !

Les macronutriments sont les glucides ou hydrates de carbones, protéines et lipides. Ces 3 classes ont des propriétés différentes sur notre physiologie mais partagent un dénominateur commun : elles sont sources d’énergie !  


 
Dans ce premier volet, nous allons nous intéresser plus particulièrement à leurs réponses métaboliques.   
En fonction de la répartition de ces macronutriments, le poids du corps peut varier à la hausse comme à la baisse mais également être maintenu. Cela est donc du aux propriétés intrinsèques de chaque macronutriments.


Réponses métaboliques aux hydrates de carbones.

Notre corps à une capacité limitée de stockage des glucides notamment en glycogène (cliquez ici pour en savoir plus). Cependant il nécessite un apport constant en glucose pour supporter le Système Nerveux Central (SNC). 

Certaines zones du système nerveux, l'hypothalamus latéral (LH) et le ventro-median (VMH) possèdent des récepteurs sensibles au glucose et plus particulièrement sensibles aux modifications de la glycémie ( taux de glucose circulant dans le sang). 
Suite à des expériences d'administration de glucose dans le VMH et d'insuline dans le LH ( détaillées dans l'article dont la référence est en bas), il a été proposé comme hypothèse que le LH était le centre de la faim et le VMH le centre de la satiété. 

Cette théorie semblait bien partie sauf que quelques temps après, cette dernière a commencé à être remise en cause. Physiologiquement, il était peu probable que les concentrations de glucose dans le cerveau soient sujettes à fluctuation dans une période très courte ( quelques secondes/minutes après avoir mangé). Un autre problème majeur à été l'incapacité à expliquer pourquoi l'hyperglycémie dans un modèle animal ne diminuait pas la prise alimentaire ou ne diminuait ni la faim ni la prise alimentaire chez l'Homme. 

De façon plus récente il a été proposé que les aliments à faible indice glycémique (IG) c'est à dire inférieur à 35 avaient la capacité de réduire l'appétit et d'augmenter la satiété. Encore une fois cette hypothèse a été contesté: même si le fait de réduire l'apport d'hydrates de carbones dans l'alimentation a eu pour effet la réduction des réponses glycémiques et insulinémiques, les aliments à faible IG  ne réduisent pas la faim ni augmentent la satiété et l'indice glycémique ne permet pas de prédire les effets satietogènes d'un aliment.   
Encore à l'heure actuelle ce sujet divise la communauté scientifique et chaque nouvelle hypothèse semble réfuter la précédente...



Dès lors, si on veut pousser la réflexion un peu plus loin et formuler quelques hypothèses de notre coté, on pourrait venir à se demander si les glucides sont si importants à apporter par l'alimentation ... Je m'explique avant d'être jetée aux lions ! 

Le corps à la possibilité de réaliser ce qu'on appelle la néoglucogenèse.En effet , à partir des acides gras (AG) alimentaires ou de nos propres réserves, la cétogenèse transforme les AG en corps cétoniques qui font partie des substrats néo-glucogéniques que le foie va utiliser pour produire du glucose et le mettre à disposition dans la circulation notamment pour le cerveau. 



La néoglucogenèse se réalise au moment où les niveaux d'insuline sont bas et que le principal stimulateur de sa sécrétion aka le glucose n'est plus apporté par l'alimentation. Donc techniquement on pourrait se passer des glucides. Cette hypothèse peut être intéressante notamment pour les personnes souffrant de syndrome métabolique caractérisé par une résistance à l'insuline en particulier des personnes atteintes de diabète de type 2 ou d'obésité. Ces principes sont appliqués durant le mode d'alimentation cétogène qui a pu mettre en évidence des améliorations des symptômes de syndrome métabolique comme leurs taux de triglycérides, leur glycémie mais également une modification de leur poids passant par la diminution de leur masse grasse (cliquez ici pour lire l'essai clinique).      

Cette première partie est terminée , le prochain article s’intéressera à l'étude des réponses métaboliques aux protéines.
Si cet article vous a plu , n'hésitez pas à commenter et à le partager  !

A bientôt sur Question Nutrition,

Mouna.



Références:

1-The macronutrients, appetite and energy intakeAlicia L Carreiro1, Jaapna Dhillon1, Susannah Gordon1, Ashley G Jacobs1, Kelly A Higgins2, Breanna M McArthur2, Benjamin W Redan2, Rebecca L Rivera1, Leigh R Schmidt2, and Richard D Mattes1.

2-An Online Intervention Comparing a Very Low-Carbohydrate Ketogenic Diet and Lifestyle Recommendations Versus a Plate Method Diet in Overweight Individuals With Type 2 Diabetes: A Randomized Controlled Trial.

 

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